Le Premier ministre a présenté dans le cadre de sa déclaration de politique générale, les grandes lignes du budget pour 2026.
Rien de très nouveau, les principales mesures annoncées reprennent largement celles que l’ex Premier ministre François Bayrou avait présentées le 15 juillet dernier.
La facture présentée aux travailleurs actifs ou retraités est toujours aussi lourde. Les conséquences de ce nouveau plan d’austérité sont toujours aussi désastreuses pour les travailleurs comme pour l’économie française sans aucune recette supplémentaire, notamment par la fin des exonérations de cotisations et par la conditionnalité des aides publiques versées aux entreprises…
Pour le gouvernement réduire le pseudo déficit budgétaire nécessiterait le gel du barème de l’impôt sur le revenu, une année blanche pour les prestations sociales, le gel des pensions pour 2026 et la sous indexation les années suivantes, la fin de l’abattement de 10% sur les retraites, la hausse des franchises médicales, le gel du pont d’indice et la suppression de plus de 3000 postes dans la fonction publique…
Sur la réforme des retraites, le Premier ministre a annoncé une suspension jusqu’en 2027, suspension du report de l’âge de départ et de l’allongement de la durée de cotisation.
Mais la suspension n’est pas l’abrogation, ne soyons pas dupes !
En réalité, il s’agit bien d’un leurre, puisque cette “suspension” passera par un amendement du PLFSS. Ainsi, les partisans de cette suspension qui crient aujourd’hui “victoire” se sont tout simplement fait rouler dans la farine car il faudra voter le PLFSS dans sa globalité, avec toutes les mesures qu’il contient. En outre, le sénat aura le dernier mot, notamment avec la CMP (commission mixte paritaire).
De plus, cette “suspension” de la réforme des retraites, ouvre la porte la mise en œuvre de la retraite par points chère à la CFDT et à l’UNSA et que FO a combattu en 2019 avec la CGT.
Le SNUDI FO 44 réaffirme son exigence d’« abrogation de la réforme des retraites de 2023, réforme qui reste injuste, brutale et injustifiée ». Il rappelle son attachement au régime de retraite par répartition, maintient son opposition à la mise en œuvre d’un régime universel par point et à un régime de retraite de base par capitalisation, refuse toute mise en œuvre d’une caisse de retraite de la Fonction publique d’État, contradictoire au Statut.
Et l’École publique dans tout ça ?
Dans le cadre du budget 2026, 5400 emplois supplémentaires sont annoncés dans l’Éducation nationale.
Là aussi, ne soyons pas dupes !
Derrière cette annonce trompeuse, le gouvernement Macron-Lecornu-Geffray se prépare en fait à supprimer des milliers de postes dans l’Éducation nationale.
En effet, se met en place en 2026 la réforme des concours. Désormais les concours d’enseignement sont positionnés la 3ème année de licence. Les lauréats seront élèves fonctionnaires durant leur année de Master 1 (Bac +4), puis fonctionnaires stagiaires en classe à mi-temps durant leur année de Master 2 (Bac +5). Cette réforme va donc contraindre l’Éducation nationale à budgéter de nouveaux postes : le journal Les Echos chiffre ces besoins à 9000 postes d’enseignants qui donc ne seront pas en classe durant l’année de Master 1.
Une simple soustraction démontre donc que derrière les 5400 emplois supplémentaires annoncés par le ministère se cache donc la suppression de milliers de postes d’enseignants devant élèves, dont plus de 1500 rien que pour le 1er degré ! C’est bien plus que les 4000 postes supprimés pour l’année 2025 !
Et que penser de l’annonce de la création de 1 200 emplois d’AESH ? Déjà la prétendue création de 2000 emplois d’AESH dans le budget Bayrou en 2025 s’est avérée être une mystification et les demandes d’accompagnement des élèves en situation de handicap exprimée par les personnels et les parents d’élèves se heurtent le plus souvent dans les départements au refus des IA-DASEN et des recteurs !
Cette nouvelle attaque contre l’École publique se situe dans le cadre d’un budget qui s’apparente à une véritable saignée contre la Fonction publique dénoncée par la fédération générale des fonctionnaires FO (nouvelle année blanche pour le point d’indice, désindexation des pensions sur l’inflation, sanctions contre les agents malades, baisse de 15% des crédits de l’action sociale interministérielle, taxation des cotisations de mutuelle à hauteur d’un milliard d’euros, doublement des franchises médicales…)
Le budget Lecornu-Geffray prépare donc une dégradation inédite des conditions de travail des personnels et des conditions d’apprentissage des élèves, en particulier les plus fragiles.
Pour le SNUDI FO 44, le budget Lecornu est inacceptable et doit être purement et simplement abandonné.
Les revendications, elles, ne sont pas suspendues !
A l’instar de sa confédération et de sa fédération, le SNUDI FO 44 réaffirme ses revendications :
- Abrogation immédiate de la réforme des retraites avec un retour de la retraite à 60 ans et 37,5 annuités pour tous !
- Non à l’année blanche ! Augmentation du point d’indice, + 10% tout de suite !
- Annulation des suppressions de postes d’enseignants prévues dans le budget 2026 !
- Création des postes nécessaires dans les écoles, les établissements et les services !
- Un statut et un vrai salaire pour les AESH !
- Abandon de toutes les réformes qui détruisent l’École publique !
Passer à l’action
Dans ce contexte politique, le SNUDI FO 44 invite tous les collègues devant élèves à envoyer leur déclaration d’intention de grève pour toute la prochaine période pour pouvoir réagir rapidement, dès la rentrée des vacances, en fonction de l’actualité politique, dans le cadre du vote de ce budget de casse sociale généralisée.
La FNEC-FP-FO a déposé un préavis de grève jusqu’au 21 décembre.